#7 BOUM-BOUM, PAN-PAN !
Quand l'esprit s'efface, il ne reste que les muscles et nos grandes gueules...
Panique dans le milieu tech et marketing outre-atlantique. L’inoffensif Mark Zuckerberg fait volte-face et retire modération sur Facebook, les tampons dans les toilettes de mecs et veut plus “d’énergie masculine”.
Qui pouvait prédire qu’un gars qui fait du MMA et qui a commencé sa carrière en créant un site pour classer les meufs de son campus allait vouloir autant nous parler de boules et sucer celles de Trump et Musk…?
Il n’empêche, les commentateurs de tous bords ont bien raison de claquer des fesses, car ce n’est pas rien comme retournement narratif ! Après la tremblante victoire supposée du wokisme et particulièrement du féminisme, le masculin revient en force et il n’a vraiment pas aimé avoir été éclipsé le temps d’un pet de mouche au regard de notre Histoire commune.
Vous avez lu ou vu les Malheurs de Sophie ? Quand la marâtre qui maltraite la petite se fait reprendre en public sur sa violence et stopper dans son élan ? Son premier réflexe, quand elle rentre et retrouve son pouvoir sur l’enfant, c’est de lui faire payer au centuple cette honte !
Les moins endormis parlaient déjà de “Backlash” lors de l’élection de Trump et du Brexit. Nous étions en 2016. Nous voilà en 2025.
“The cultural backlash thesis
An equally common alternative account is provided by the cultural backlash thesis. This perspective emphasizes that populist support can be explained primarily as a social psychological phenomenon, reflecting a nostalgic reaction among older sectors of the electorate seeking a bulwark against long-term processes of value change, the ‘silent revolution’, which has transformed Western cultures during the late twentieth century. This account predicts that support for populism will be especially strong among those holding traditional values and retro norms, including older generation and the less-educated groups left behind by progressive cultural tides.”
(La thèse du “retour de "bâton culturel”
Une explication alternative tout aussi courante est celle de la thèse du “retour de bâton culturel”. Cette perspective met l'accent sur le fait que le soutien populiste peut être principalement expliqué comme un phénomène de psychologie sociale, reflétant une réaction nostalgique de certains segments plus âgés de l'électorat cherchant à se protéger contre des processus de changement de valeurs à long terme, la "révolution silencieuse", qui a transformé les cultures occidentales à la fin du XXe siècle. Selon cette thèse, le soutien au populisme serait particulièrement fort parmi ceux qui adhèrent à des valeurs traditionnelles et des normes rétrogrades, notamment les générations plus âgées et les groupes moins éduqués, laissés pour compte par les vagues culturelles progressistes.)
Ce qui est fascinant dans ce papier est l’intense utilisation du narratif sédimenté par ces termes : “normes rétrogrades” ou encore “groupes moins éduquées”. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je suis pour ma part une progressiste assez libérale (sur le plan strict), mais je trouve fascinant qu’on ait réellement cru que cracher à la gueule des gens en les insultants pouvait bien se passer…
Ça aurait pu. Si on avait eu les moyens.
Or, des moyens, Musk, Zuckerberg ou Trump n’en manquent pas ! Ils tiennent dans la paume de leur main non seulement nos principaux relais d’information (petit coucou à Niel, Lagardère ou Bolloré au passage !), mais également nos données et nos modes d’expression !
[…]
Les narratifs dominants façonnent le monde. Si vous vous plaigniez des personnages féminins insipides qui n’existent que pour servir des intérêts mercantiles sous couvert politique, vous n’avez pas pu passer à côté du fait que le “wokisme” n’avait pas fait que changer Hollywood. Ça avait aussi fait bouger la loi. Y compris en bien.
Non, on n’a plus le droit de fracasser son enfant.
Ni de dire que les arabes sont tous des voleurs.
Ni même qu’elle l’avait bien cherché celle-là en [portant… sortant… dormant… existant…].
Et, pardon, mais… c’est pas mieux comme ça ? Allez, sérieusement, imaginez deux minutes une société inverse. Ça vous fait rêver ?
Le narratif impacte la norme sociétale. Pour le meilleur, comme pour le pire. Mais que se passe-t-il quand des gens qui pensent qu’il faut boire de la javelle pour se débarrasser du Covid et qu’une femme est impure quand [insérez ici ce que vous voulez, c’est même le propos !] ?
A quel point êtes-vous solides sur votre pédigrée généalogique ? Êtes-vous vraiment certains d’avoir autant d’ancêtres “gaulois” que vous ne le dites ? Et avez-vous assez de poils au menton ? D’être assez “un bonhomme” ? Assez “libéral” ? Assez soumis à Dieu à l’église (Chrétienne, svp) ?
Vous avez intérêt. Parce que si vous vous sentiez menacés par des personnages (certes, souvent mal écrits) “wokes” dans votre télé, vous n’êtes pas prêts pour ce qui arrive.
Ça commence toujours comme ça. Ça commence toujours par une glamourisation de la force virile et un narratif de domination.
Et ce qui est formidable avec la théorie des plus forts, c’est que si vous n’êtes pas tout en haut, vous êtes nécessairement une victime.
Avez-vous vraiment les moyens de ne pas en être une ?
Notre maison brûle et nous regardons ailleurs
Les mahorais ont à peine le temps de se remettre de leur deuxième ouragan avant l’arrivée de la mousson que le récit-catastrophe s’est déplacé en direction d’Hollywood.
C’est horrible, mais c’est normal.
(D’ailleurs, si vous voulez donner à une cagnotte ou défiscaliser des dons…)
Je disais donc, qu’on ne s’intéresse plus à l’urgence de nos concitoyens au profit d’un film catastrophe hollywoodien est normal. Parce que les images sont celles qu’on a eu l’habitude de voir dans 2012… et parce que ça se passe à Hollywood.
Et Hollywood est le temple du symbolisme et du narratif.
Prenez cette vidéo qui fait le tour des réseaux sociaux. On y voit un des plus gros symboles du capitalisme, bordé de palmiers (qui nous évoquent d’ordinaire l’opulence et le rêve américain des grandes avenues de Nice et LA), le tout balayé par des flammes.
Sur Twitter, certains comparent cette image aux enfers visités par John Constantine, dans le film éponyme.
Dès que le personnage descend aux enfers, il se retrouve plongé dans une copie exacte du lieu qu’il vient de quitter, balayé par des vents et des feux terribles.
L’enfer devient ici un lieu connu qui est dévasté. Or, Mayotte, à moins d’y habiter ou d’y aller en vacances, ce n’est pas le lieu le plus représenté dans le monde entier. (Je vous avais dit que cette newsletter serait affreuse ? Non ? Bon, faites-vous une raison !).
Contrairement à Hollywood et LA qui n’a eu de cesse avec le temps d’accueillir des prostituées en plein glow-up, son panneau iconique se faire détruire par des zombies, des ouragans, etc. On a beau n’avoir probablement jamais mis les pieds là-bas, ni avoir des proches concernés, on n’a aucune raison de pleurer la perte d’une énième maison secondaire de riches, on va se sentir émotionnellement connectés.
Parce que nous connaissons le lieu, il fait partie de notre imaginaire et construction narrative. Pire : les stars sont des personnages auxquels nous sommes attachés.
Le momentum médiatique et narratif se focus sur le symbolique, au mépris des vies qui sont perdues ou qui ont tout perdu.
C’est horrible, mais c’est normal.
(Photo issue de cet article concernant les feux de 2017 dans l’Oregon…)
Je passe mon temps à le dire, mais tout est récit… et tout est une question de force de ces récits.
Théoriquement, nous sommes faces au même problème : partout dans le monde, des catastrophes naturelles ravagent des lieux et des vies. Mais toutes les catastrophes ne se valent pas symboliquement.
C’est horrible, mais c’est normal ?
Non. C’est devenu une norme. Lorsqu’Hollywood nous montre systématiquement des invasions d’extra-terrestres s’en prendre en priorité aux USA, quand la fin du monde détruit spécifiquement en images la tour Eiffel ou le Vatican, quand on ne montre que les lieux symboliques, on s’habitue, peu à peu, à ne réagir qu’au récit.
Notre empathie s’éduque par ces histoires et la norme se tisse.
Un pays ravagé par la famine, la guerre ou la maladie ? Une brève de presse ou du JT de TF1. Cela est relayé au rang d’anecdote quotidienne. De norme habituelle (pléonasme volontaire).
“Dans le monde, il y a des enfants qui meurent de faim, des familles déchiquetées, des pays rayés de la carte.” Nous disent ces pourvoyeurs de récits. Et ça en devient normal.
Par contre (et j’emploie cette locution à dessein !) : ce n’est pas normal qu’Hollywood brûle. Ça, on sait que c’est la fin du monde. De notre monde. Par rapport à notre norme.
Une norme construite par nos récits.
Mais une catastrophe n’est pas qu’un récit de ses conséquences. Les causes en sont un autre et vous allez vite comprendre mon introduction.
Au bûcher !
(Source : Le compte X de la journaliste Laurence Haïm)
(Source : Le compte parodique X de Sardine Ruisseau)
Aussi fort que le vent qui a propagé cet incendie, un autre se lève et propulse un récit accusatoire avec la même odeur. C’est tantôt la faute d’un gouverneur démocrate, tantôt celle de la maire (démocrate aussi) et de ses coupes budgétaires, c’est aussi celle de la politique LGBTQ-friendly au sein du corps des pompiers de LA. On a vu également un couple de riches être accusés de s’accaparer les réserves d’eau.
Lors d’une catastrophe, il est normal d’en chercher les causes et c’est le jeu politique que d’accuser le camp d’en face d’en être responsable. Jusqu’à accuser la protection d’un “poisson inutile” ? Oui. Nous en sommes là.
En somme ce récit global nous raconte que s’il n’y avait pas eu des “faibles wokes”, l’incendie n’aurait jamais été de cette ampleur.
Pourtant, les causes du départ de feu semblent relatives aux fêtes du 1er janvier. Pourtant, aucune force politique ne contrôle la puissance du vent… Pourtant, la question de l’urbanisme sur place n’est pas récente et ne dépend pas des politiques actuelles. Pas entièrement. Pourtant, personne (ou presque) ne remet en cause les inégalités des interventions pompières en raison de la privatisation de ces derniers. Et la question du non-remboursement des assurances est très vite écartée, elle aussi.
Dans cette séquence, nous voyons bien que la situation est complexe et découle d’une série de décisions (à plus ou moins grande échelle). Mais qu’importe, ce qui compte est la force du récit. Avec une seule question à garder en tête me concernant : qui remportera ce grand choc narratif ?
Nous connaissons tous la réponse, car l’Histoire a toujours été très claire : face au chaos, seuls les plus belliqueux dans leur discours, seuls ceux qui incarnent un récit basé sur la force et la puissance emportent l’adhésion, car ils répondent aux peurs.
Dans nos constructions narratives, la mère est nourricière, le père est protecteur.
Et tant pis si on ne peut éteindre un feu en pissant dessus avec une bite, ou éloigner des tornades en tirant des rafales avec son gros flingue.
(Source : Un article de Cnews de 2017)
Le mot (très personnel) de la fin
Je dois vous avouer quelque chose, lors de la réélection de Trump, j’ai été stupéfaite.
Parce que l’Europe était surprise.
J’avais déjà dit à mes proches qu’il gagnerait la première fois, et la seconde me semblait entendue, surtout après la désillusion Biden et l’émergence de plus en plus forte du narratif de la puissance et du “free speech”.
Même en France ce discours est présent depuis quelques années, et cela fait bien longtemps que je sais faire la différence entre ce que produisent Netflix et Hollywood et ce qu’il en est dans les forums type Reddit, etc. Or, c’est dans ces espaces de discussions citoyennes qu’il faut puiser pour capter les récits qui se nouent.
Et croyez bien qu’ils n’évoquent le wokisme que comme un ennemi à abattre.
Parlons-en du wokisme. Un concept abscons fourre-tout qui permet d’anglober toutes les questions LGBTQ, mais aussi féministes et écologistes. Ça commence par dénoncer le “grand remplacement des personnages dans les franchises”, et ça termine par remettre la femme à la cuisine et la priver d’IVG.
La vague “woke”, portée par un intérêt mercantile évident est un accident narratif selon moi.
Entendons-nous bien : il est plus que nécessaire de continuer de construire un monde où chacun et chacune ait sa place. Mais il est impossible de le faire sans l’adhésion réelle des citoyens.
Or, bien que ces derniers aient le sentiment de ne plus avoir de pouvoir (ce qui est vrai en un sens), Internet et les réseaux sociaux leur ont donné le pouvoir d’infléchir le narratif vertical.
Il est impossible de se dire que des populations entières, qui ont été jadis considérées comme un exemple culturel, vont bien vivre le fait d’être à ce point critiquées. Essayez d’aller voir votre tonton raciste en lui disant que c’est un gros beauf rétrograde, stupide et bedonnant, et dites-moi s’il arrive à ne pas vous tirer son poing.
On ne déconstruit pas impunément - et aussi brutalement - des millénaires de culture de la force brute. C’est impossible.
Les générations qui ont connu les récits glorieux des années 50 et 80 centrés sur la puissance, la domination, etc. sont encore vivantes. A quel moment pourraient-elles accepter qu’on leur retire ce pouvoir sans se sentir spoliées et chercher à rendre coup pour coup ?
Pire : lorsqu’on fait des citoyens des “journalistes citoyens” sur le même plan que ceux dont c’est le travail (après avoir savamment détricoté leur légitimité), on fait de toute pensée, qu’elle soit fondée sur la peur, le désir ou une analyse rigoureuse et sourcée, une seule et même masse sans hiérarchie.
Il n’est donc plus question de faits, mais de perception de ces faits. Le réchauffement climatique peut devenir une fable destinée à nous faire peur, la bière peut être responsable de la féminisation des hommes (les “vikings” apprécieront), et la seule solution peut devenir “continuer comme avant.”
En 2005, le philosophe Harry Frankfurt parlait de l’ère post-vérité. En 2010, David Roberts évoque “Post truth politics”. Quant à moi, je vous ponds StoryPunk en réponse à ce que je perçois être une ère du tout récit. Car la vérité n’est qu’un récit qui s’impose.
Et nous vivons un temps où le choc narratif n’a jamais été aussi violent. Du fait du volume narratif produit.
Clément Viktorovitch, docteur en science politique et expert en rhétorique, évoque ce phénomène en ces termes :
“Le problème, c’est que plus personne ne croit en rien, ou plutôt, chacun croit en ce qu’il veut. Et ce qui disparaît alors, c’est notre capacité à débattre sur des fondements communs, c’est-à-dire le coeur même de notre démocratie.”
(Source : son intervention sur le plateau de France Info “L’ère de post-vérité”.)
Le journaliste lui répond s’il n’est pas “en train de dramatiser l’enjeu”.
A moi de vous poser cette question : quand tout est récit et que seul le plus puissant l’emporte. Le plus puissant. Pas le plus vrai. Que deviennent alors le Réel et notre norme ?
Viktorovitch conclut :
“Ce que nous voyons monter, c’est une indifférence à la vérité. Peu importe que ce qui est dit soit vrai ou faux, tout ce qui compte, c’est que ce soit efficace. Que suffisamment de personnes aient envie d’y croire.
C’est cette situation, je crois, que viennent amplifier les authentiques opérations de désinformation. Avec, je le crains, si nous n’y prenons pas garde, des conséquences délétères.
Un monde dans lequel la parole politique n’est plus liée par le Réel, où il devient possible de dire tout et n’importe quoi, c’est un monde où tout peut se produire, y compris, je le crains, le pire.”
Un monde où tirer sur une tornade la fait reculer ?
Un monde où massacrer des peuples entiers est légitime ?
Un monde où les générations futures demanderont en cours d’Histoire “comment on a pu ne pas voir et laisser faire ça” ?
Un monde où l’esprit s’efface, au profit des muscles et des grandes gueules.
Un beau petit coup de poing dans le cœur cette newsletter.
Je n'aime pas le monde dans lequel je vis. Je n'aime pas le monde qui se profile. J'ai de plus en plus l'impression de vivre dans une dystopie qui ne va faire que s'aggraver, année après année.
Avant-hier, j'ai lu le témoignage du neveu de Donald Trump, un certain Fred Trump, qui, en tant que père d'un enfant handicapé, dit avoir demandé de l'aide à son célèbre oncle. Celui-ci lui aurait alors répondu « les personnes handicapées devraient mourir, ce serait plus simple pour tout le monde ». Je ne sais pas si l'info est vraie, je n'ai pas poussé mes recherches plus loin, car c'est un sujet qui m'horrifie (vu que je suis quand même en première ligne), mais je n'ai étonnamment pas de mal à le croire.
On recule sur tout. Sur le droit des femmes. Sur le droit des peuples qui migrent pour une vie meilleure. Sur le droit de choisir le corps dans lequel on veut vivre. Sur le droit d'aimer qui on veut. Et visiblement, sur le droit de vivre dignement lorsqu'on n'a pas eu trop de chance à la loterie de la génétique (ou lorsqu'on a eu un accident, ça marche aussi).
C'est effrayant. Ça peut paraître un peu cliché, mais j'en fais réellement des insomnies. Je suis le genre de personne qui a besoin de se projeter dans le futur pour avancer, et c'est un peu compliqué dernièrement.
J’ai l’impression qu’à force de tout faire pour que le moindre péquin se sente important, on a créé un monde où la forme a largement surpassé le fond.
Tout a été utilisé pour que la réalité soit suffisamment déformée afin que chacun y croit et que chacun n’y voit pas autre chose qu’une façon de s’élever en tant qu’individu qui compte.
L’ère du TOUT EST POSSIBLE pour TOUT LE MONDE a donné un monde où les barrières liées au discernement, au recul, au questionnement individuel, n’existent plus face à la promesse de la reconnaissance.
Le seul goal à atteindre est d’être adoubé. L’image avant tout, le sensationnalisme, la preuve sociale non prouvée… PEU IMPORTE comment ou par qui on est glorifié, seule la finalité compte, même si elle est totalement trafiquée et si elle impacte négativement le bien commun.
On n’a jamais eu autant l’occasion de prouver que nos valeurs humaines pouvaient surpasser les difficultés inhérentes au sort de la planète, à sa population. Pour autant, tout ce qu’on fait reste de servir des objectifs égocentriques qui n’ont absolument aucune putain de valeur si on prend un peu de distance.
On n’a jamais été autant connecté, jamais été aussi loin des autres… de la vérité, de tout ce qui est ou paraît un minimum sensé.
Tout ce qu’on vit dans la « vraie vie » n’est que conséquence de ce qu’on vit sur les réseaux. Le marketing de soi à des fins uniquement égoïstes sans aucune prise en considération de l’impact qu’engendrera notre potentielle exposition.
Trump, Zuckerberg, Musk… ça pourrait être des quiches de LinkedIn. Ça pourrait être ces gens gourouifiés qu’on valide aveuglément sans savoir réellement pourquoi ou ce qu’ils ont apporté de positivement concret.
La frontière entre le digital et le réel n’a jamais été aussi fine. On vit la réalité à travers le même écran de fumée que sur n’importe quelle plateforme. Le débat n’est plus la priorité, avoir raison par tous les moyens et bloquer la contradiction par tous les moyens sont devenus la norme devant cette certitude d’avoir un rôle à jouer quelque part !
Sauf que c’est l’enrobage du monde qui a changé, qui est devenu une espèce de sitcom storytellée maladroitement et supporté par des valeurs que personne ne s’appliquent jamais.
Fondamentalement, il est resté le même lui, en pire si on constate les problématiques écologiques. J’me demande du coup comment on va pouvoir survivre si plus aucun repère n’existe. Si on doit s’en remettre à des gens validés par d’autres gens incapables du moindre discernement.
Je pense que quelqu’un ou quelque chose sifflera un jour la fin de la récré, que le mur qu’on se prendra dans la gueule calmera tout le monde, même les plus oxygénés.
Et on admettra peut-être qu’on n’a jamais vraiment su ce qu’on faisait à part secouer les bras pour mal exister.