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Avatar de Lilwen Morrigane

Un beau petit coup de poing dans le cœur cette newsletter.

Je n'aime pas le monde dans lequel je vis. Je n'aime pas le monde qui se profile. J'ai de plus en plus l'impression de vivre dans une dystopie qui ne va faire que s'aggraver, année après année.

Avant-hier, j'ai lu le témoignage du neveu de Donald Trump, un certain Fred Trump, qui, en tant que père d'un enfant handicapé, dit avoir demandé de l'aide à son célèbre oncle. Celui-ci lui aurait alors répondu « les personnes handicapées devraient mourir, ce serait plus simple pour tout le monde ». Je ne sais pas si l'info est vraie, je n'ai pas poussé mes recherches plus loin, car c'est un sujet qui m'horrifie (vu que je suis quand même en première ligne), mais je n'ai étonnamment pas de mal à le croire.

On recule sur tout. Sur le droit des femmes. Sur le droit des peuples qui migrent pour une vie meilleure. Sur le droit de choisir le corps dans lequel on veut vivre. Sur le droit d'aimer qui on veut. Et visiblement, sur le droit de vivre dignement lorsqu'on n'a pas eu trop de chance à la loterie de la génétique (ou lorsqu'on a eu un accident, ça marche aussi).

C'est effrayant. Ça peut paraître un peu cliché, mais j'en fais réellement des insomnies. Je suis le genre de personne qui a besoin de se projeter dans le futur pour avancer, et c'est un peu compliqué dernièrement.

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Avatar de Anthony Jorand

J’ai l’impression qu’à force de tout faire pour que le moindre péquin se sente important, on a créé un monde où la forme a largement surpassé le fond.

Tout a été utilisé pour que la réalité soit suffisamment déformée afin que chacun y croit et que chacun n’y voit pas autre chose qu’une façon de s’élever en tant qu’individu qui compte.

L’ère du TOUT EST POSSIBLE pour TOUT LE MONDE a donné un monde où les barrières liées au discernement, au recul, au questionnement individuel, n’existent plus face à la promesse de la reconnaissance.

Le seul goal à atteindre est d’être adoubé. L’image avant tout, le sensationnalisme, la preuve sociale non prouvée… PEU IMPORTE comment ou par qui on est glorifié, seule la finalité compte, même si elle est totalement trafiquée et si elle impacte négativement le bien commun.

On n’a jamais eu autant l’occasion de prouver que nos valeurs humaines pouvaient surpasser les difficultés inhérentes au sort de la planète, à sa population. Pour autant, tout ce qu’on fait reste de servir des objectifs égocentriques qui n’ont absolument aucune putain de valeur si on prend un peu de distance.

On n’a jamais été autant connecté, jamais été aussi loin des autres… de la vérité, de tout ce qui est ou paraît un minimum sensé.

Tout ce qu’on vit dans la « vraie vie » n’est que conséquence de ce qu’on vit sur les réseaux. Le marketing de soi à des fins uniquement égoïstes sans aucune prise en considération de l’impact qu’engendrera notre potentielle exposition.

Trump, Zuckerberg, Musk… ça pourrait être des quiches de LinkedIn. Ça pourrait être ces gens gourouifiés qu’on valide aveuglément sans savoir réellement pourquoi ou ce qu’ils ont apporté de positivement concret.

La frontière entre le digital et le réel n’a jamais été aussi fine. On vit la réalité à travers le même écran de fumée que sur n’importe quelle plateforme. Le débat n’est plus la priorité, avoir raison par tous les moyens et bloquer la contradiction par tous les moyens sont devenus la norme devant cette certitude d’avoir un rôle à jouer quelque part !

Sauf que c’est l’enrobage du monde qui a changé, qui est devenu une espèce de sitcom storytellée maladroitement et supporté par des valeurs que personne ne s’appliquent jamais.

Fondamentalement, il est resté le même lui, en pire si on constate les problématiques écologiques. J’me demande du coup comment on va pouvoir survivre si plus aucun repère n’existe. Si on doit s’en remettre à des gens validés par d’autres gens incapables du moindre discernement.

Je pense que quelqu’un ou quelque chose sifflera un jour la fin de la récré, que le mur qu’on se prendra dans la gueule calmera tout le monde, même les plus oxygénés.

Et on admettra peut-être qu’on n’a jamais vraiment su ce qu’on faisait à part secouer les bras pour mal exister.

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